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Salon du livre au lycée : Rencontre avec Estelle-Sarah Bulle

par | Juin 2, 2022 | Actualités, Événements culturels

Vendredi 20 mai 2022, les élèves de seconde 7 ont eu le plaisir d’inaugurer le salon du livre de Caen avec Estelle-Sarah Bulle, autrice, dont ils avaient lu des extraits de son roman Les étoiles les plus filantes.

Avant cette rencontre, à la demande de leur professeur Mme Tirard, ils avaient réfléchi à leur représentation du métier d’écrivain. Ce fut l’occasion de confronter cette image avec la réalité telle que la vit Estelle-Sarah Bulle.

Voici comment ils voient la journée d’un écrivain :

L’écrivain va se balader tôt le matin, va lire le journal du jour, en notant des petites idées qui pourraient l’inspirer, il peut aussi aller sur internet pour dénicher des histoires insolites. Toujours un bloc-notes dans la poche déjà bien rempli, avec même des pages entièrement raturées. Des heures à relire, réécrire, pour trouver le meilleur tour de phrase, le meilleur mot. Des bibliothèques qui recouvrent des murs entiers, remplies à craquer de livres déjà lus plusieurs fois. Des réunions et des appels interminables avec les différentes maisons d’édition. Une paire de lunettes pour sa mauvaise vue… Souvent seul, il ne voit pas beaucoup ses proches. Le soir, il va au bar avec ses amis.

 

Oui, confirme Estelle-Sarah Bulle, écrire, c’est du travail ! Elle explique comment les idées viennent, de quoi se compose sa journée – une journée de travail finalement pas si différente de celle de la plupart des gens, qu’elle concilie avec sa vie de famille. Et elle évoque également cette partie méconnue du travail d’un écrivain : sa collaboration avec son éditeur, qui lit, conseille, invite à réécrire. Non, l’écrivain n’est pas tout seul, un livre est le fruit d’un travail nourri par d’autres.

Au début de sa carrière, cela doit être compliqué de trouver une maison d’édition ou d’écrire quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Au niveau familial, soit on le soutient, soit on lui dit de trouver un « vrai travail » pour gagner de l’argent. Après la sortie d’un de ses livres, un écrivain est stressé, il ne sait pas si son livre va plaire, s’il va être acheté, lu… Si le livre marche et se vend, l’écrivain entre dans une phase géniale de sa vie, il sait qu’il plaît aux gens, qu’il n’a pas travaillé pour rien. Si au contraire, le livre ne se vend pas, il doit être très déçu, voire découragé.

Et Estelle-Sarah Bulle raconte l’aventure de son premier roman, la rencontre avec son éditrice, son succès inattendu et le choix décisif qu’elle fait alors : faire de l’écriture son métier. Ils sont peu nombreux à choisir d’exercer ce métier, et seulement ce métier : l’autrice explique “la chaîne du livre”, la rétribution des auteurs, la sortie en grand format et en livre de poche, etc.

Si j’étais écrivaine, je me lèverais tôt pour aller à la plage écrire devant le lever du soleil jusqu’en début d’après-midi et j’irais à la bibliothèque pour me ressourcer d’histoires déjà existantes et je retournerais à la plage le soir pour écrire devant le coucher du soleil.

Si j’étais écrivain, je choisirais d’être dans une chambre sur un coin de fenêtre, à regarder dans le vide pendant que la pluie s’écrase sur la vitre. À New-York, à contempler la ville en bas, lumineuse.

Si j’étais écrivain, j’écrirais sur mon canapé avec le feu qui crépite dans la cheminée, un plaid sur les jambes, mon chat la tête posée sur mes genoux qui n’attend que d’être chouchouté. Pas de bruit, sauf celui des oiseaux.

Si j’étais écrivain, j’attendrais le coucher du soleil pour commencer à écrire, un beau coucher de soleil à la campagne, sans aucun bruit, juste celui du vent ou des cigales.

Et même si la journée de l’écrivaine Estelle-Sarah Bulle ne commence ni à la plage, ni à la campagne, ni à New-York, cette rencontre aura donné à quelques-un(e)s l’envie d’écrire et d’être lu(e).